HAITI – COVID-19 : LES POPULATIONS À RISQUE
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HAITI – COVID-19 : LES POPULATIONS À RISQUE

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Au cours des dernières semaines, on assiste à l’augmentation inquiétante du nombre de personnes infectées par le Coronavirus en Haïti. Dans l’hypothèse d’une grande propagation du virus dans le pays, quelles seraient les populations les plus vulnérables ?

En Haïti, il existe de grandes disparités sociales et un fossé béant entre les couches défavorisées et les nantis. Mais, bien que la pandémie ne semble épargner personne, certaines couches sociales sont plus vulnérables face à la maladie eu égard à plusieurs facteurs.

Tout d’abord, les populations des bidonvilles du pays sont extrêmement vulnérables aux catastrophes quelqu’en soit son origine, à cause de l’insalubrité, de la promiscuité dans lesquelles vivent ces populations et de l’absence de services sociaux de base. Il en est de même pour les personnes vivant dans les zones les plus reculées du pays qui sont généralement oubliés par le pouvoir central.

Par ailleurs, si nous considérons que, selon les chiffres de la Banque Mondiale, le taux de chômage avoisine les 70% , que près de 6,5 millions d’ Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2,5 $ USD par jour) et que plus de 2,5 millions de la population vit en dessous du seuil de pauvreté extrême (moins de 1,43$USD /jour), la possibilité d’un confinement total ou partiel de la population semble peu probable et difficilement envisageable dans le pays le plus pauvre de l’Amérique. La plus grande frange de la population est donc exposée aux risques d’une propagation du virus en Haïti.

Si l’on ajoute à ces considérations le manque d’hôpitaux, de matériels médicaux nécessaires à la gestion de cette crise, le risque de contamination et de propagation du Coronavirus dans les couches les plus pauvres de la population devient encore plus élevé.

Enfin, la faiblesse des institutions étatiques, la communication quelque peu délicate du MSPP et la corruption dont l’indice n’a bougé d’un iota au cours de la dernière décennie ne semblent pas favoriser l’endiguement du Coronavirus en Haïti dont la population nécessite non seulement des informations fiables sur la prévention, mais aussi des mesures d’accompagnement ( matériels, moyens économiques, etc …) capables de les aider à subvenir à leurs besoins primaires, réduire leur déplacement et respecter la distanciation sociale.

Avec 96% de la population vulnérable aux catastrophes naturelles généralement gérables, que faire pour aider les populations les plus pauvres face à une pandémie ingérable même pour les pays les plus riches ?

DOMOND WILLINGTON / FOOTKOLE


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