HAÏTI – COVID-19 : POURQUOI LE NOMBRE DE CAS POSITIFS EST SOUS-ÉVALUÉ ?
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HAÏTI – COVID-19 : POURQUOI LE NOMBRE DE CAS POSITIFS EST SOUS-ÉVALUÉ ?

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” 30 cas testés positifs, 2 décès du COVID-19 (Corona Virus disease 2019) et aucune personne guérie pour le premier mois en Haïti “, tel est le chiffre officiel publié par le MSPP (Ministère de la santé publique et de la population). Ces statistiques, jusqu’à présent, semblent assez satisfaisantes pour certains (comparativement à d’autres pays touchés à la même période de contamination) et pourtant, le tableau reste peu réjouissant pour d’autres en comparant l’évolution surdimensionnée des chiffres, dans un temps relativement court, pour certains pays aujourd’hui assiégés. Malgré la montée timide des chiffres, on ressent toujours ce sentiment de nihilisme, cette nonchalance déconcertante au sein de la population haïtienne. La conclusion est tout aussi frappante : ” la maladie n’est pas prise au sérieux, dans une large proportion ” par nos concitoyens. À qui doit-on attribuer cette responsabilité ?

Au regard des quelques matériels et le nombre restreint de lits de réanimation artificielle disponible pour tout le pays, nous vivons des moments d’agitation et de peur. La ville se réveille toujours comme à l’ordinaire avec son visage émouvant. Un printemps qui donne déjà un air déconfit d’été chaud et humide. Partout dans les rues, dans tous les azimuts, çà et là, des riverains déambulent à pas rapide, leurs visages expriment le désespoir. En effet, ils sont pour la plupart des gens sur lequel l’espoir n’a pas d’emprise. L’énormité du danger se dissomule sous le masque de la pauvreté. Et, c’est en grande majorité pour eux que le ministre du MTPTC (Ministère des travaux publics transports et communication) commence à préparer une demeure de sept pieds sous terre. En somme, ils sont incapables, de toute évidence, de respecter les mesures des autorités et les consignes sanitaires.

Sur la gestion optimale du Covid-19 par le pouvoir central

Et voilà l’amateurisme qui s’invite dans le traitement des informations. Pour le moment, la situation n’est pas pour le moins (encore) alarmante. Toutefois, la gestion de la maladie du point de vue communicationnel par l’État est sans doute catastrophique. Tout compte fait, le feuilleton de l’artiste Roody Pétuel (Roody Roodboy) et de la personne déclarée morte, et qui par la suite, a été démentie, en sont des illustrations parfaites. Du coup, la population, incrédule, fait fi de la manière dont les autorités traitent les informations. Et on questionne dans cet instant présent, l’utilité du « Comité scientifique », créé pour la gestion du Covid-19. Du reste, on croyait que cette structure allait rompre avec l’amateurisme (marque de fabrique des dirigeants politiques haïtiens depuis quelques décennies) dans le partage d’information sur la maladie et rassurer la population, mais rien n’y fit, on continue à compter sur l’intervention divine, le “bon Dieu bon”.

La sous-évaluation des cas de coronavirus en Haïti n’est pas une abnégation de la démesure. Elle résulte de l’incapacité du pouvoir public à être à la hauteur de l’enjeu. La grande majorité de la population n’est pas au courant, car elle n’a même pas accès à quatre (4) heures d’électricité par jours. La campagne préventive étant quasiment nulle. Dans ce tumulte muet d’une guerre invisible, l’État semble invraisemblablement satisfait. Nonobstant le nombre de personne asymptomatique errant dans tout le pays qui pourrait des miliers. QUI SAIT ?

Attention pour demain ne serait-ce pas tous les jours la fête des morts.

Jean-Carlot MILIEN / FOOTKOLE


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