LE COMPLEXE SPORTIF BOIS-BOEUF : UN GÂCHIS À 2.000 000 DE DOLLARS US
Inauguré le 14 février 2014 par l’ex-président de la République M. Joseph Michel Martelly, le complexe sportif Bois-bœuf reste et demeure, quatre ans plus tard, un gâchis et un investissement non rentable pour l’État haïtien.
Doté d’un terrain de football, de basketball et de tennis, ce complexe sportif a été construit dans l’optique de promouvoir le sport à travers le département du Sud-Est en vue de détourner les jeunes de la délinquance, de la drogue et de l’alcool. Cependant, quatre ans plus tard, il s’apparente à un cimetière tant les activités sportives y sont rarissimes.
Hormis quelques matches du championnat interscolaire de football, il reste la majeure partie de l’année inutilisé. Aucun championnat de basketball ou de tennis organisé jusqu’à date. Pourquoi l’avoir construit alors si ce n’est pour l’utiliser ? Il s’avère donc être un investissement mal calculé qui n’atteint pas ses objectifs.
Par ailleurs, le complexe sportif Bois-bœuf accuse de nombreuses imperfections : le terrain de football ne respecte pas les normes réglementaires exigées par la FIFA, les sièges dans le gradin ne sont pas bien inclinés, les projecteurs sont très mal fixés sans parler de l’absence de génératrice. Ceci nous porte à nous questionner sur une étude réelle du projet et de son suivi.
Outre ces imperfections, les rares activités sportives ne drainent vraiment pas la grande foule en raison du coût des transports et de l’emplacement du complexe. Ceci témoigne du fait que ce projet n’a pas fait l’objet de consultation des habitants de la ville de Jacmel et/ou des autorités locales comme devrait être tout projet de développement local viable.
Le moins que l’on puisse dire en guise de conclusion, ces deux millions de dollars US ont été tout simplement gaspillés dans le cadre de ce projet qui, non seulement ne répond pas aux normes, mais aussi n’atteint pas les objectifs visés (s’il faut en parler). Un véritable gâchis qui coûte très cher comme souvent, et surtout quand le pouvoir central n’a pas fait de bonnes prévisions et impose des vues arrêtées sans consulter les acteurs locaux.
Domond Willington / FOOTKOLE
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