ÉDITO : L’ÉTAT ET LE SECTEUR PRIVÉ, QUE FAUT-IL FAIRE DE PLUS POUR VOUS CONVAINCRE ?
Il y a point d’hasard dans le sport. Pour avoir de résultats, il faut s’y mettre. Si d’abord il faudrait un minimum de volontés, par contre, les résultats dépendent grandement des structures mises en place et les conditions dans lesquelles vivent les athlètes. Il est tout de même tautologique de rappeler les résultats satisfaisants de nos athlètes, dans toutes les disciplines sportives confondues durant ces deux dernières décennies. On se demande que faut-il faire encore pour vous convaincre de nous accompagner ?
Vivons l’Extraordinaire
On est pas des moindres à pouvoir constater avec quelles difficultés le FOOTBALL, discipline sportive tant appréciée par les Haïtiens, se joue à travers tout le pays. On le forge. Une discipline sportive qui n’est point hasard. Nos clubs, en proie à d’énormes difficultés, sont presque incapables de répondre financièrement. Il y a presque plus de centres d’accueil de jeunes à bas âges. Des programmes qui pourraient aider à diminuer la délinquance juvénile dans les quartiers prioritaires du pays.
Prétend-on parfois, à tort ou à raison, que nous sommes un peuple qui vit que de son passé glorieux, si vrai que 1974 reste et demeure l’une des périodes la plus glorieuse et fructueuse du sport haïtien. On l’interpelle à chaque fois. C’est vrai que cette période a vu naître des athlètes de renom comme : Manno Sanon, Phillipe Vorbe, Tom Pouce, pour ne citer que ceux-là. Ces derniers, à une époque, firent la fierté d’un peuple moribond, asservi et dépouillé de son honneur de celui qui eut écrit l’épopée de tous les peuples noirs du monde entier.
Cependant, ces dernières décennies, on assiste à un replacement d’Haiti dans le football dans la région caribéenne. Ce replacement est dû en quelques sortes, si on veut être objectif, à une révolte de nos jeunes qui voient en cette discipline sportive une activité génératrice de profits, d’honneur et de gloire. Du plus jeune aux plus anciens, de Haïti à l’étranger, on constate des jeunes que ce soit dans le football ou dans d’autres disciplines sportives qui brandissent fièrement le bicolore haïtien et font tout pour mettre Haïti sur la carte mondiale du sport. Ils ont mis leurs cœurs, leurs sangs, leurs forces pour pouvoir aider ce pays. Ces jeunes ambassadeurs (femmes et garçons) ne cessent d’envoyer des « APPELLE-MOI » au secteur privé et l’État pour qu’ils puisent venir en aide à ce secteur combien porteur.
Aujourd’hui, la réalité est ce qu’elle est. Les seniors ont dû mal pour arriver à la phase ultime du football (Coupe du Monde FIFA) qui rassemble les fans du monde entier en presentiel ou derrière un écran de télévision. Les jeunes Grenadiers (ères), « JUST DO IT AGAIN AND AGAIN », durant deux années consécutives (2018-2019). C’est quand même unE bonne piste si on veut construire une sélection sénior.
On se le rappelle. Le projet baptisé « OPÉRATION 2006 » a été un projet prestigieux du foot haïtien. Ce projet avait permis de repérer les meilleurs talents à travers tout le pays. Il est tombé. Depuis lors, aucune action pensée n’a vu le jour. À quand révèrera-t-on un grand projet de la sorte ?
Ce cri est un appel aux prétendus sourd-muets. À ceux qui voient et font semblant de ne pas voir. Qui entendent et font semblant de ne pas entendre. On a besoin de vous. On a besoin de structure pour encadrer les jeunes. Les résultats qu’on a eu, ces dernières années, est l’œuvre de 10% de structure (hormis ceux et celles qui jouent à l’étranger). Vous imaginez !
L’État haïtien et le secteur privé, qu’attendez-vous de nous encore pour nous donner la main ?
Jean-Carlot Milien / FOOTKOLE