🛑 EXCLUSIF : MISTER HAÏTI, LE VISAGE D’HAÏTI EN AUSTRALIE
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🛑 EXCLUSIF : MISTER HAÏTI, LE VISAGE D’HAÏTI EN AUSTRALIE

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Si loin du territoire d’Haïti, on l’a vu porter hardiment le bicolore haïtien dans les rues, dans les restaurants, mais surtout dans les stades. De Brisbane à Perth, il a été cette figure subsidiaire qui incarne le 12ᵉ homme derrière nos Grenadières. Si certains considéraient qu’il est un activiste des relations internationales, en Australie, il s’est fait héler Mister Haïti, car il a été remarquable comme supporter pour la sélection nationale.

Fernando Estimé a été partout en Australie, son pipe-line ne nous a pas laissé indifférent. Ainsi, la rédaction de FOOTKOLE vous suggère de déguster cette interview exclusivement que Mister Haïti nous a accordée sur son parcours dans la coupe du monde féminine 2023.

FK : Comment avez-vous vécu l’expérience au Qatar en 2022, la Gold Cup et la coupe du monde 2023 ?

Fernando Estimé : Les fanatiques du foot dans le monde entier vivent notamment à partir de ces grandes compétitions. Pour moi, ce fut différent au Qatar, puisque Haïti ne participait pas à la coupe du monde. C’est une ferveur en plus quand on supporte notre sélection dans ce genre de compétition. Pour le Qatar, j’avais dit dans une interview que c’était l’expérience d’une vie, certainement, c’est parce que je ne savais pas ce qui allait se produire en Australie. Je ne crois pas qu’il y avait plus beau moyen pour moi de mettre en valeur mon pays. Dès mon premier jour, la FIFA m’a interviewé.

FK : À quel moment de la durée avez-vous décidé de participer à la coupe du monde féminine 2023 ?

FE : J’avais pris la décision d’aller supporter les Grenadières dès qu’elles aient validé leur qualification pour la Coupe du monde, et j’avais reçu mon visa pour l’Australie moins d’un jour après.

FK : Je présume que ce n’est pas du tout facile pour un fan de faire ces voyages. Cela peut coûter quoi ?

FE : Comparativement à la Gold Cup où nous étions comme à la maison, c’était presque une partie de plaisir contrairement à l’Australie. Je n’ai même pas envie de parler de chiffre. L’Australie, c’est un continent à elle seule, pour aller dans les matchs de la sélection haïtienne, il faut prendre des vols intérieurs, payer les hôtels dans chaque ville, la nourriture, et dire qu’en plus que je suis accompagné de beaucoup de personnes. Donc, imaginez un peu.

FK : Pendant votre percée dans la coupe du monde en Australie, l’expérience a été très abondante, mais qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

FE : Dans un stade dans lequel il y a près de 19 mille personnes, aux alentours de la 22ᵉ minutes, le stade s’est mis à scander « HAÏTI ! HAÏTI ! HAÏTI ! » J’étais debout au milieu, et la réalisation du match a fait un grand plan sur moi, me projetant sur le grand écran du stade. Je ne suis pas certain que j’aurai à vivre un moment pareil publiquement, ou un stade sous mon engouement chantait mon pays. Il n’y a pas beaucoup de chose qui peut autant me marquer.

FK : La FIFA et plusieurs grandes instances médiatiques, ont eu les yeux rivés sur vous pendant ce mondial, comment est-ce que vous avez vécu cela ?

FE : Je savais à l’avance que j’allais attirer l’attention de la FIFA. J’avais besoin d’une 50ène de tickets, je ne pouvais pas l’obtenir en dehors de la FIFA. Cela m’a amené à les contacter et ils m’avaient bien reçu et de fait, la FIFA avait envoyé trois cadreurs pour m’interviewer avant le coup d’envoi de la compétition. En plus de tout ça, j’avais des habillements très atypiques, qui attiraient les regards, depuis la Gold Cup.

FK : En plus de vos déplacements pour supporter les équipes nationales, quelles autres assistances pensez-vous pouvoir apporter aux sélections ?

FE : Je suis un vrai fan d’Haïti, dans les bons comme dans les mauvais moments. C’est pour cela que je suis prêt à faire des efforts financiers pour aider les sélections haïtiennes à travers la FHF, et ceci avec le plus grand plaisir. Mes parents me disaient que le pays est plus important que tout, qu’il nous faut aussi des personnes prêtes à défendre la patrie.

FK : Vous avez rencontré la FIFA au nom du football haïtien, Mister Haïti se considère-t-il comme une voix autorisée du football haïtien ?

FE : Je n’ai ni la compétence organisationnelle ni la compétence technique du football, je suis juste un fan du foot. Je suis un professionnel dans les relations internationales, je peux rencontrer les grands dirigeants de football de la terre, que ce soit Florentino Perez que j’ai déjà rencontré d’ailleurs. Je n’ai pas le temps de prendre plus de responsabilité. Compte tenu de mon carnet d’adresse, je peux toujours aider à établir un contact quelconque, mais je ne peux pas être partie prenante.

FK : Vous avez une attente particulière envers le football haïtien ?

FE : J’espère qu’Haïti va pouvoir prendre les meilleures dispositions pour le retour du football dans le pays. Le football ne saurait s’améliorer si le pays reste dans cet état. J’espère un rétablissement prompt de la situation du pays, qui coïncidera avec un retour du championnat national digne de ce nom, évidemment avec moins d’équipes, qui pourra accueillir des mécènes, pourquoi pas moi-même. Ces derniers pourront mettre leur argent sur des équipes en première division, avec un budget de 250 000 USD pour débuter dans le championnat.

Lutherson LÉON / FOOTKOLE


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