FOOTBALL – ANALYSE : QUAND LES VIOLONS NE S’ACCORDENT PAS…
Il va de soi que toute équipe de football, dite professionnelle pour être compétitive, accorde une place importante aux centres de formation ou aux académies de football. Cependant, le football haïtien semble s’inscrire dans une démarche opposée tant la formation est négligée. Alors, à quel résultat s’attendre ?
Plus d’un estime que les footballeurs haïtiens sont surcotés par les observateurs nationaux, ce qui expliquerait leurs échecs au plus haut niveau. Ce constat découle sans doute de leurs prestations laissant à désirer dans le championnat. Quelle en serait la cause ?
L’un des points communs entre toutes les divisions du football masculin en Haïti est un niveau de déchet technique et de lacune tactique hors normes dont l’un des facteurs explicatifs est une mal formation et/ou une absence de formation tout court de la majorité des joueurs. Nombre d’entre eux n’ont jamais fréquenté une école de football et ceux qui les ont fréquentée n’ont rien appris ou presque. Suivez mon regard…
En effet, certaines notions de base, qui devraient être assimilées dès 8 ou 10 ans, sont apprises à une grande majorité de joueurs au sein des clubs de l’élite. Il n’est donc pas étonnant de constater avec stupéfaction des lacunes tactiques et techniques flagrantes même auprès, entre guillemet des « meilleurs joueurs du championnat ». Le résultat est que fort souvent, il est quasi impossible de différencier un club de première division d’un club de D2. Quand les promus jouent le maintien lors de leur première saison parmi l’élite dans les autres championnats, en Haïti par contre, ils peuvent jouer le titre.
Par ailleurs, près d’une centaine centres de formation ont été recensés dans le pays. Mais, à en croire l’ancien directeur technique national, Wilner Étienne, ces écoles ne répondent même pas aux normes de la FHF. Les responsables devraient avoir au moins un diplôme niveau 1 et les moniteurs un diplôme ou une licence niveau 4 ou 5. Force est de constater que la plupart des formateurs n’ont pas souvent la qualification et les compétences requises pour effectuer leur travail. Alors, qui forme qui ? Pour quels résultats ?
Au final, en n’accordant pas une place primordiale à la formation des jeunes joueurs, le football haïtien, dit-on, professionnel, ne semble accoucher que d’un championnat en réalité amateur où les joueurs ne peuvent exprimer et développer leur plein potentiel en raison d’un manque de formation à la base.
Bref, le football à l’envers dans toute son expression…
DOMOND WILLINGTON / FOOTKOLE