FOOTBALL – ANALYSE : QUE DEVRAIT ÊTRE LA FINALITÉ DU CHFP ?
Après plusieurs mois d’arrêt, le Championnat haïtien de football professionnel refait surface dès ce samedi 5 septembre. La compétition reine dans le paysage footballistique haïtien peine toutefois à refléter pleinement les attraits d’un championnat professionnel, et ce malgré son appellation. Avec le début de cette nouvelle épisode, doit-on espérer quelque chose de plus intéressant et que devrait être sa finalité ?
Après une longue trêve due au tohu-bohu et à l’instabilité politique qui sévissait dans le pays. Ajouté à cela, la pandémie de la Covid-19 qui a tout bafoué et a ralenti le cours de la vie sur toute la planète entière. Finalement, le championnat national de première division va reprendre ses droits avec dix-huit équipes sur la ligne de départ.
La Commission d’Organisation du Championnat Haïtien de Football Professionnel (COCHAFOP) aura la lourde mission d’assurer la réussite de la compétition. Cette entité de la FHF, avec son nouveau président, Daniel Jean-Charles, en remplacement de Variéno Saint-Fleur, actuel président (ai) du comité exécutif de la fédération, a décidé de faire jouer la saison sur deux années (2020 – 2021) afin de déterminer un champion pour la serie d’ouverture et un autre pour la fermeture.
Le feuilleton FHF
Au cours du deuxième trimestre de l’année en cours, le football haïtien a été saccagé, ravagé voire secoué même par les accusations d’abus sexuels sur mineures faites par le journaliste Romain Molina. Dans un article paru dans le célèbre journal anglais “The Guardian”, il a clairement pointé du doigt l’ancien président de la FHF, Yves Jean-Bart et certains de ses acolytes. Ce qui a poussé la commission d’éthique indépendante de la FIFA à écarter Dadou de la présidence de la FHF pour une période de 90 jours. Une suspension qui allait être renouvelée pour 90 jours supplémentaires. Cette saga ne fait qu’envenimer encore plus la plaie. Il va sans dire que ce dossier aura effet sur les compétitions nationales, dont la D1.
Et les dirigeants de clubs dans tout ça
On ne saurait parler de football sans mentionner le rôle des dirigeants dans la chaîne. Même si la grande majorité d’entre eux sont dépourvus de grands moyens financiers et sont parfois sur le qui-vive, ils n’ont jamais abdiqué. Il est quasi impossible alors de trouver un club répondant au standard international. Pas de budget, pas d’infrastructures sportives adéquates et souvent, les joueurs évoluant sous la tunique de ces clubs ne disposent d’aucun contrat leur liant à l’administration. Dans certaines formations, l’entraîneur principal est le mieux payé. Le vrai ”one man show” !
La préparation des équipes
Ce point reste le plus grand défi pour les clubs. A chaque début de saison, les équipes sont dans l’incapacité de se préparer et sont fragilisées par l’escalade de championnat de vacances où les barons arborent leur costume de chasseurs des meilleurs éléments de l’élite du football haïtien. Ces championnats représentent une occasion en or pour les joueurs de grappiller un peu d’argent.
Que devrait être la finalité de cette compétition, dit-on, la plus grande jamais organisée au niveau de club ?
En somme, le nouveau comité exécutif de la FHF est condamné à faire mieux. À travers la COCHAFOP, le bureau fédéral doit inspirer confiance et mettre tout en œuvre afin de faciliter le bon déroulement du CHFP. ” Ce dernier doit également servir à poser les jalons, et je dirais même, les bases du renouveau du football haïtien et alimenter nos diverses sélections”, telle est dans tous les pays du monde la finalité de toute compétition nationale de grande envergure.
Si on souhaite franchir les barrières, il faut appliquer des mesures drastiques, susceptibles d’aider les clubs à devenir autonome, financièrement stable et indépendante.
Le temps n’est-il pas venu pour que notre championnat cesse d’être un simple rendez-vous où les dirigeants, avec quelques miettes, tentent désespérément de coudre un tissu abîmé ?
Dodley Vincent / FOOTKOLE
