
FOOTBALL – CHFP : PASSER SA VISITE MÉDICALE ? LE TABOU DU SIÈCLE
Avec le développement des nouvelles technologies et l’accès rapide aux informations, l’expression ” passer sa visite médicale ” dans un club est devenu à la mode dans la presse sportive haïtienne. Pourtant, dans notre championnat si professionnel, cette expression est des plus tabou et presqu’inconnaissable.
Pour tout club de football professionnel, faire l’acquisition d’un joueur répond à la nécessité d’apporter de la qualité à son effectif et bénéficier des plus-values d’une vente future éventuelle. Aussi, l’accent est-il mis sur les qualités intrinsèques du joueur, mais aussi sur sa santé, sa forme physique afin de garantir l’investissement consenti. Aussi, avant toute signature de contrat, le joueur est-il invité à passer sa “visite médicale” pour s’assurer de sa bonne condition physique.
Cependant, dans le championnat haïtien de football professionnel, nulle trace de tels examens médicaux dans les clubs. Les joueurs sont achetés ça et là sans connaissance réelle de leur état de santé, et rares sont les suivis médicaux pendant leur période de contrat. Cette situation fait dire à certains, ironiquement, que les joueurs haïtiens ne se blessent jamais comme une remise en cause tacite de cette anomalie dans le football haïtien.
Aussi, certaines blessures relatées dans le football étranger (rupture des ligaments croisés par exemple) semblent étrangères à nos joueurs. Si ce n’est une déchirure, une entorse ou à la rigueur des problèmes cardiaques constatés, les clubs considèrent les joueurs en bonne santé. Étrange, mais vrai dans un championnat “professionnel” !!!!
Livrés à eux-mêmes, les joueurs et joueuses haïtiens peuvent uniquement compter sur le “bon Dieu” ou sur leurs propres moyens pour connaître leur état de santé. Les clubs n’ayant ni médecins, ni personnel médical, les clubs pauvres, démunis et leurs présidents appauvris étant dans l’incapacité d’effectuer ces tests si importants, font fi des normes en vigueur et font de la visite médicale un tabou. La fédération, quant à elle, comme dans le meilleur des mondes, n’en dit mot et laisse la balle rouler au gré du vent et de la chance.
Ainsi, passer une visite médicale dans un club de haïtien semblerait sonner comme une note discordante dans la symphonie harmonieuse de notre football professionnel.
DOMOND WILLINGTON/FOOTKOLE