Wedson Anselme Suker: “Mon premier chèque à l’Aigle Noir a été de 1000 gourdes”
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Wedson Anselme Suker: “Mon premier chèque à l’Aigle Noir a été de 1000 gourdes”

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Wedson Anselme dit Suker, natif de la commune de Cité Soleil, 3eme d’une famille de 5 enfants devient le joueur le mieux payé en Bengladesh avec un salaire de 13.000 USD / mois.

“J’ai commencé à jouer sérieusement au foot à l’âge de 10 ans sous l’impulsion de mes parents. Mon père m’a acheté un ballon avance suker pour décrire ses premiers contacts avec le monde du foot. Sa première équipe a été L’Union de Cité Soleil. Comme presque la majorité de tous les footballeurs haïtiens, la vie n’a pas toujours été rose pour l’Ancien joueur de l’Aigle Noir, les moments difficiles sont nombreux mais cependant, son rêve a été bien alimenté.   “Bon lèm te nan laj 3 a 4 tran mwen te kòmanse viv byen, papa m te gen mwayen pou li okipe nou, men aprè koudeta 1991 lan bagay yo te vire pou nou, se la nou kòmanse konn sa ki te rele mizè, nou te fè plis tan nan mizè ke nou te viv byen. pafwa nou manje pafwa nou paka manje, nou konn fè yon semèn chodyè pa monte lakay nou, sèl jou dimanch manman m toujou fè efò a poul fe manje pou nou pa al manje kay vwazinaj” confie t-il avec beaucoup d’émotion et d’amertume à la rédaction de FOOTKOLE.

Conduit à l’Aigle Noir en 2005 par Rood Kelly, Suker a eu à côtoyer des joueurs comme Jean Sony Alcénat (Tiga) ou encore Peterson Joseph, qui ont été ses compagnons de crampons dès son enfance. Il a été accueilli puis, il a intégré l’équipe après quelques temps puisqu’à l’époque, l’ANAC a été une bastion importante de joueurs aux talent énormes. Après mon entrée dans l’équipe, il n’était pas question d’argent, ” je n’avais donc pas eu de salaire mais, on nous donnait ce qu’on appelle “yon ti bagay”. J’ai reçu mon premier chèque en décembre 2005, et c’était de 1000 gourdes martelle le grenadier. Ce n’est pas un secret car, la réalité économique des joueurs haïtiens reste précaire et certains comme Wedson, n’arrive pas avec si peu à subvenir à leurs besoins.

Après des moments de dur labeur, Suker a réussi à trouver le chemin de l’international et a déposé ses valises en terre asiatique, du côté de Bengladesh où évoluait déjà avant lui l’international Haïtien Sony Nordé qui d’ailleurs, a été le principal acteur dans la réalisation de ce voyage ou même du contrat au côté de coach Toto et de Gary St Joy. “Sony a été un frère et même un père pour moi, tout ce dont j’avais besoin pour la situation, il me disait quoi faire, me remontait le moral quand ma famille me manquait, grâce à lui mon intégration a été une simple formalité.” Intrigué par une expérience internationale, Suker a été tout autant emballé par son salaire à l’époque, 3500 USD  le mois en dehors des primes de matchs. Grand humaniste et amant de sa famille voilà comment Suker a utilisé son premier salaire. ” Mon premier salaire, je m’en souviens très bien, je l’ai envoyé en Haïti pour les funérailles de ma grand- mère, c’était quelqu’un de chère à moi et à qui je devais tant dans la vie” justifie-t-il.

Après 4 ans passé dans des équipes comme Sheikh Jamal (Bangladesh), East Bengal (Inde) et Saif Sporting Club (Bangladesh), le natif de cité soleil a signé un bail de six mois avec l’équipe de Saif Sporting Club. Du même coup, il devient le joueur avec le plus grand salaire dans la premier league. Avec ses revenus, Wedson a déjà lancé sa fondation “FONDATION WEDSON ANSELME” qui se donne pour principal objectif d’aider les enfants de cité soleil.

Si c’est vrai que la réalité économique du pays n’épargne pas les footballeurs, il  en existe depuis quelques temps, certains qui arrivent à intégrer des championnats étrangers et sortir de la pénurie qui leur paralysait, à l’instar de Suker, Sony Nordé, Donald Guerrier, Tiga, Jeff Louis et Kervens-Fils Belfort, pour ne citer que ceux là. Ainsi peut-t-on s’attendre à un volume supérieur de tranferts de joueurs issus du football local vers d’autres championnats étrangers?

 

Lutherson LÉON / FOOTKOLE

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