FOOT FÉMININ – ANALYSE : KITS, SMARTPHONES, BON D’ACHAT ET MAQUILLAGE POUR TOUS…, SONT-ILS LES VRAIS BESOINS DE NOS GRENADIÈRES ?
La sélection U20, malgré trois (3) matches pour autant de défaites, 0/9 points, dans un groupe difficile, joue un football qui charme. Avec ces 0/9points, les éloges et les félicitations n’ont pas manqué à l’égard de nos grenadières. Sans vouloir initier à la nation haïtienne une culture défaitiste, on a constaté un sentiment de satisfecit que ce soit sur les réseaux sociaux qu’à travers les rues, les places publiques du pays où les amants du ballon rond font éloge de cette sélection féminine U20.
Cette satisfaction est due, à ce qu’il paraît , à la profondeur de jeu de nos grenadières, leur combativité jusqu’aux dernières secondes de chaque match disputé depuis les phases éliminatoires et la phase finale de la CDM féminine U20.
Nous ne sommes pas des moindres à commenter cet élan de patriotisme dégagé un peu tardivement. Sur Twitter , annoncé par un homme d’affaire très connu du milieu, des récompenses attendent nos grenadières. Ce premier tweet inattendu a engendré un effet domino. Des institutions publiques/privées vont aussi entrer dans la partie( dans le jeu). Si pour certains, ces gestes sont louables, d’autres, par ailleurs voient en cette démarche une diversion, et tout de même, on en a besoin plus. Ces dons seront-ils les vrais besoins du football haïtien (ou le sport haïtien) ? Entre investir dans les infrastructures sportives et faire des dons ponctuels et conjoncturels, lequel serait plus bénéfique pour les jeunes de ce pays ?
Cette sélection, après sa qualification, faisait face à des difficultés pécuniaires pour préparer la phase finale. Des appels ont été lancés, mais les hommes d’affaire, la chambre des députés et les donateurs, semblerait-il, n’étaient pas au courant ou, ils ne croyaient pas en la capacité de ces jeunes filles, combien motivées à nous donner un regain de fierté sur le plan international. Si ces œuvres et ces bonnes intentions se manifestaient avant, le championnat féminin haïtien se jouerait régulièrement, ne serions-nous pas plus performantes ?
Le constat est qu’aujourd’hui, la situation parait frustrante. Et ce de quoi on a besoin, ne sont pas de choses ponctuelles, mais une réelle implication de l’Etat et du secteur privé des affaires dans le sport haïtien. Dans ce cadre, nos clubs professionnels ont besoins de sponsors. La fédération a besoin de support. Les jeunes ont besoin d’encadrement et la culture du sport doit absolument intégrer nos programmes scolaires. Pour ainsi dire, c’est une invitation faite à toutes les couches de la société. Le sport constitue un élément essentiel qui garantit un état de bien-être physique et psychique. Investissons dans les infrastructures sportives, supportons les jeunes. Les aides ponctuelles, on en aura besoin. Toutefois, il est temps de poser les problèmes qui peuvent nous aider à construire des infrastructures durables et bénéfiques pour la société haïtienne…
Jean-Carlot MILIEN/ FOOTKOLE
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