Foot Féminin : Que sont devenues les anciennes joueuses haïtiennes?
5 mins read

Foot Féminin : Que sont devenues les anciennes joueuses haïtiennes?

PARTAGEZ

Le football féminin toujours traité en parent pauvre depuis un certain temps, laisse perplexe les fans du ballon qui n’ont effectué qu’en partie le déplacement pour applaudir les joueuses locales en championnat national.

S’il ne connaît plus les joueuses qui évoluent en D1 nationale comme certains noms qu’on répéta à longueurs de journées par le passé comme Carline Denis, Viola Nord, Woudeleine Jacques (Ti Jacques) et bien d’autres, actuellement aucun fan n’est habité par l’envie de se rendre en championnat local pour supporter les athlètes féminins si ce n’est qu’en compétition internationale.

Certaines joueuses qui ont atteint un âge avancé ont décidé de mettre fin à leur carrière après quoi il faut subvenir aux besoins quotidiens et entretenir une famille et dans cette liste on peut citer des noms qui, récemment faisaient flotter le bicolore haitien à travers le monde.

Manoucheka Pierre-Louis, Wisline Dolce, Nerlande Emmanuel, Fiorda Charles, Montina Gina, Natacha Cajuste, Kensia Marseille, Marie Lamothe, Medgine Faucher, Adeline Saintilmont, Dîna Jean Pierre, Libertin Felicia, Sophia Batard, Guerina Faubert. Que sont elles devenues? Elles qui ont marqué le football féminin de leur empreinte?

Certaines comme Fiorda Charles et Montina Gina mettent leur savoir faire au service de la fhf et l’ancienne capitaine de l’AS Tigresses (Fiorda) est sélectionneuse principale des U-17 qui vont disputer la coupe Caribéenne au stade National du 16 au 22 octobre 2017.

Montina Gina est responsable des gardiennes et inculque ses connaissances à ses félines pour une bonne posture dans les cages.

La majorité des anciennes gloires haïtiennes se retrouvent à l’étranger, confrontées à des situations difficiles pour obtenir un emploi comme des sans papiers dans un pays aussi compliqué que les Etats-Unis.

Il y a d’autres que la rédaction Footkole n’a pas pu trouver pour leur demander comment elles survivent. Si l’ancien président défunt René Garcia Preval avait octroyé un chèque annuel à la sélection masculine 74 qui joua la coupe du monde à Munich (Allemagne) en revanche, aucun support de la part de l’état haïtien encore de la fédération de football livrée à elle-même.

L’ ancienne milieu de terrain, Wisline Dolcé est la seule avec qui nous avons un contact permanent et elle fait de son mieux là où elle est pour garder le cap et s’offrir un avenir meilleur.

Adeline Saintilmont, Libertin Felicia et Dina Jean Pierre ont laissé depuis un certain temps le pays et tiennent toujours le coup en faisant des petits boulots par-ci et par-là pour survivre.

Elles ne veulent pas pointer du doigt la fédération de football mais, selon elles, l’état local aurait dû les aider. Après des rapports amicaux entretenus avec elles, la majorité a un diplôme universitaire soit en comptabilité, soit en administration et autres… Personne n’a pris le temps de leur questionner sur leur avenir ou leur offrir un emploi plus ou moins​ stable.

Pour les autres qui habitent encore le pays, elles sont livrées à elles mêmes et jetées aux oubliettes comme de vieux torchons. Elles ne font rien à part deux (2) ou (3) qui se battent en créant un petit business mais les autres n’ont pas le moyen pour créer ou entreprendre quelques choses afin d’assurer leur fin de vie sur cette terre de merde faite de misère de toutes sortes.

Afin de resserrer les liens entre elles, elles ont créé un groupe avec les anciennes joueuses pour discuter, jouer des matches amicaux et parfois elles se réunissent pour ressasser les bons moments  dans le foot féminin.

Sur leur visage, on peut lire l’amertume, le dégoût, la souffrance et le désespoir! Elles en ont marre du pays pour lequel elles ont tout sacrifié, même leur avenir, le sport ne nourrit son homme il est cependant, ces filles-là qui ont tant donné au football méritaient un meilleur regard.

Aucun média ou journaliste n’a pris le soin de leur demander ce qu’elles sont devenues après le football, aucun dirigeant n’a eu l’audace de les offrir un emploi stable et l’état n’a jamais pensé aux sorts des anciennes joueuses ou certains joueurs à part ceux qui portent les couleurs de l’équipe de Football La Présidence.

Quelle honte et déception pour le football féminin. Qui un jour prendra soin des anciennes joueuses? Cette question vraisemblablement ne trouvera jamais de réponse.
Esther Versière / FOOTKOLE


PARTAGEZ

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *