FOOT – MANDAT : LA CHUTE VERTIGINEUSE DE L’HÉGÉMONISME DU FOOTBALL MONDIAL
L’hégémonie du football mondial est en passe de toucher à sa fin d’année en années. Partant de l’Amérique du Sud, en passant par l’Amérique du Nord et Centrale pour aboutir dans les Caraïbes, nombreux sont des dirigeants longtemps au pouvoir, qui ont été délogés de leurs fonctions présidentielles. Le dernier en date n’est autre que Yves Jean-Bart, accusé d’abus sexuels sur mineures des moins de 18 ans du centre de formation Camp Nous. Petit tour d’horizon !
Après Ricardo Texeira (Brésil), Julio Grondona (Argentine), Jack Warner (Trinidad), Truck Blazer (USA), Orisis Guzman (Rép. Dominique), un grand madré, pas n’importe lequel, l’indéboulonnable Dadou, l’homme 20 sur 20, a été écarté le lundi 25 mai 2020 par la FIFA de toutes activités liées au football.
Ricardo Texeira (Brésil)
Ricardo Terra Teixeira a été le 18ème président de la Fédération brésilienne de football depuis le 16 janvier 1989, en succédant à Octàvio Pinto Guimaraes jusqu’à sa démission le 12 mars 2012. Son cinquième mandat consécutif avait pris fin en 2007, mais il avait décidé de le prolonger jusqu’à la finale de la Coupe du monde 2014, organisé par son pays, le Brésil.
Plusieurs scandales de corruption avaient ruiné sa gestion avec notamment des accusations de népotisme pour l’attribution de postes à la Confédération brésilienne de football (CBF), de paiements de voyages vers les pays organisateurs de la Coupe du monde à des magistrats et autres officiels ou encore à la conclusion de contrats défavorables au football brésilien, particulièrement avec le fabricant d’articles de sport Nike, entre autres.
Il a été a également accusé d’avoir utilisé les moyens de la CBF pour les campagnes politiques de dirigeants sportifs, favorables à ses intérêts.
Julio Humberto Grondona (Argentine)
En 1979, il devient président de l’Asociación del Fútbol Argentino (AFA), poste qu’il occupa jusqu’à sa mort, en date du 30 juillet 2014 à Buenos Aires. Aussi, pendant sa dictature, Grondona acumule la charge de vice-président de la FIFA, avec la gestion de la présidence de la Commission des finances de cette entité.
Jack Warner (Trinité-et-Tobago)
En 1983, Jack Warner devient vice-président de la CONCACAF et membre du comité exécutif de la FIFA. En 1990, le Trinidadien est élu président de la CONCACAF en succédant à Joaquín Soria Terrazas. Sept ans plutard, soit 1997, M.Warner devient aussi vice-président de la FIFA.
En 2011, il a été contraint de démissionner de ses postes de président de la CONCACAF et de vice-président de la FIFA en raison des allégations de corruption à son encontre. Quatre ans après, soit le 27 mai 2015, l’accusé a été arrêté à Zurich par la police suisse, accompagné de huit autres membres du comité exécutif de la FIFA à la demande des États-Unis. “Fraude, de racket et de blanchiment d’argent”, étaient entre autres, les chefs d’accusations retenus contre lui. On lui a aussi reproché notamment d’avoir touché des pots-de-vin lors de l’attribution de la Coupe du monde de 1998. Il est placé en garde à vue durant 24 heures après s’être présenté volontairement devant les services “antifraude” de la police locale. Il avait été par la suite libéré après le versement d’une caution d’environ 400 000 dollars ( sources officielles).
Comme sanction définitive, le 29 septembre 2015, le comité d’éthique de la FIFA bannit Jack Warner à vie de toute activité liée au football à la suite de ces allégations de corruption.
Charles Gordon Blazer, dit Chuck Blazer (USA)
Chuck Blazer est un dirigeant sportif américain. Élu vice-président de la Fédération américaine de soccer en 1984, il occupait le poste de Secrétaire général de la CONCACAF pendant plus de 21 ans soit, d’avril 1990 à décembre 2011. Charles Gordon Blazer était aussi membre du comité exécutif de la FIFA entre 1997 et 2013.
Accusé de corruption, ce dernier a été arrêté en 2011, à Manathan
par les autorités fiscales américaines. Pour alléger sa peine, Blazer avait accepté de coopérer avec les enquêteurs dans l’affaire de corruption à la FIFA.
Selon les autorités fiscales américaines, Charles Gordon Blazer n’a pas payé d’impôts durant 18 ans. En 2013, Blazer a quitté la FIFA. En novembre de la même année, il a plaidé coupable à dix chefs d’accusation, notamment racket, blanchiment d’argent et évasion fiscale, entre autres infractions.
Osiris Guzman (République Dominicaine)
Président de la Fédération dominicaine de football depuis plus de 19 ans, Osiris Gúzman, a été d’abord, le 12 octobre 2018, suspendu 90 jours par la Commission éthique de la FIFA. Cette suspension provisoire a été prise dans le but de faciliter une enquête portant sur des accusations de corruption et détournement de fonds retenues contre lui.
Plaidé coupable après le résultat de
l’enquête de la FIFA, Osiris Gùzman a été par la suite banni pour dix (10) ans, relatifs aux accusations susmentionnées, soit le 20 novembre 2019. Et, il a été condamné a payé une amande de 150 mille francs suisses. Il a passé sept (7) ans, en étant membre du comité d’organisations des compétitions de la FIFA. Il a été dans un premier impliqué dans un scandale de corruption concernant un ancien candidat à la présidence de la FIFA, Mohamed Bin Hammam.
D’abord, Mr. Gúzman a été accusé d’avoir utilisé un complexe sportif dominicain à des fins politiques.
En suite, un communiqué de la FIFA a révélé que Osiris Gúzman a offert, puis accepté des cadeaux et de conflit d’intérêts durant de longues années passées à la tête de la Fédération.
Depuis lors, il a été remplacé par le journaliste sportif dominicain Manuel Luna Sued. Ce dernier a été par la suite, remplacé par Ruben Garcia, qui devient nouveaou président de la Fédération dominicaine de football pour un mandat de 4 ans (2020 – 2024). Les scrutins ont été réalisés en présence de 17 associations provinciales, 10 délégués “Liga” de la République Dominicaine et un (1) délégué de l’Association des footballeurs dominicains, qui avaient répondu à l’appel de l’Assemblé générale du Comité olympique dominicain.
Donc, Ruben Garcia a pris les rênes de la Commission normalisation que présidait le journaliste Manuel Luna Sued depuis 2 ans.
Yves Jean-Bart, dit Dadou (Haïti)
D’abord, en décembre 2019, soit à moins de deux mois de la réalisation des élections accouchant le 6ème mandat consécutif de Dadou, le “fameux” bloggueur et enquêteur Romain Molina avait publié une première vidéo à travers laquelle, il a révélé des cas de corruption, de détournement de fonds qui gangrène la Fédération haïtienne de football. Des accusations que l’homme fort de l’institution a rejeté d’un revers de main.
Quatre mois plutard, après avoir brigué son 6ème mandat le 2 février 2020, ce même Roman Molina et consorts….ont publié en date date du 30 avril 2020, dans les colonnes de “The Guardian”, un article incriminant Yves Jean-Bart d’avoir violé des mineures issues du centre FIFA Goal de la Croix-des-Bouquets.
Toujours est-il que Dadou et son clan continuent de nier ces allégations dites anonymes et sans fondement proférées contre lui. Et malgré tout, The Guardian ne cesse de publier de nouvelles révélations fracassantes. La dernière en date remonte du 21 mai 2020 oú le quotidien britanique a rapporté que des victimes avouent avoir reçu des menacent de morts des proches du présumé agresseur.
En fin de compte, la Chambre d’investigation de la commission d’éthique indépendante de la FIFA a décidé, conformément aux articles 84 et 85 du Code d’Éthique, d’interdir Yves Jean-Bart de participer à toute activité sportive pendant 90. Ce, précise-t-elle, pour faciliter une enquête relatives à ses accusations.
Après 20 ans, le règne de Yves Jean-Bart, le seul ayant résisté à divers cyclones ayant secoué le monde footballistique du continent américain, touche à sa fin.
N’est-on pas en droit de demander, si l’hégémonie en matière du football mondial n’est-elle pas traquée à juste cause ?
Célou FLÉCHER / FOOTKOLE