FOOTBALL – ADMINISTRATION : À QUOI JOUE LE COMITÉ DE NORMALISATION ?
Après 15 mois à la tête de la Fédération Haïtienne de football, le Comité de normalisation brille autant par son laxisme que par son bilan désastreux. De quoi relancer les débats autour de la gestion de l’ancienne administration. La FIFA a-t-elle fait choix de l’incompétence ou est-ce une volonté flagrante voire manifeste des membres dudit comité de gouverner par l’irresponsabilité ?
Nommé pour deux ans à la tête de la FHF après la radiation à vie de l’ancien baron de la Fédération haïtienne de football M. Yves Jean-Bart accusé d’abus sexuels sur mineures au Ranch de la Croix-des-Bouquets, le comité de normalisation suscitait de grands espoirs de changements au sein du football haïtien, mais il a surtout déçu de par son inaction et ses fiascos à répétition. Entre vagues de démissions et décisions à- tout-va voire même d’indécision, l’addition est salée pour ce comité sous l’oeil passif de la FIFA.
Premièrement, si l’on considère l’état des sélections haïtiennes, force est de constater qu’aucune amélioration visible n’ait été apportée en matière de gestion de l’équipe et surtout de préparation. En effet, les préparations sont souvent tronquées et certains athlètes semblent même livrés à eux même dans certains dossiers d’ordre administratif. Si l’on prend le cas de Nelourde Nicolas, Phiseline Michel ou celui de Johanne Laporte qui ont des problèmes de papiers qui compromettent parfois leur participation aux matches de la sélection nationale de football. Par ailleurs, les préparations laissent souvent à désirer ou se réalisent selon un timing inadéquat. De quoi se rappeler de cette pratique sous l’ancienne administration mais en moins bien.
Deuxièmement, un flou total s’installe depuis belle lurette autour de la reprise du championnat haïtien de football professionnel. Si la situation sécuritaire n’est pas des plus favorables, il n’en demeure pas moins que les acteurs du football ne sentent pas une réelle implication du comité et sa présence sur le terrain pour une véritable relance du championnat. Si le coronavirus était un prétexte, l’insécurité peut tout aussi être une raison valable mais l’absence d’un véritable plan de reprise élaboré dans la transparence et avec la participation des acteurs du football, frôle peut- être l’irresponsabilité.
Enfin, venant opérer des réformes et réorganiser le football haïtien en général, le comité a surpris nombre d’observateurs en choisissant de s’allier à d’anciens membres très influents de l’ancien bureau acquis à la cause de l’ex- président. Un choix intelligent ? Voulu ? Le temps le dira, mais le constat est implacable, sans appel. Le comité n’avance pas. Le football ne se normalise pas, il meurt lentement.
Le comité a-t-il fait le choix de gouverner par l’irresponsabilité pour légitimer l’ancienne administration ? La FIFA a-t-elle délibérément choisie l’inexpérience pour mener la révolution dans le football haïtien ?
Tout compte fait, le comité de normalisation semble avoir perdu sa feuille de route en chemin et semble se créer un chemin direct vers les oubliettes.
DOMOND WILLINGTON / FOOTKOLE