FOOTBALL – SÉLECTION : LES ENSEIGNEMENTS DES ÉLIMINATOIRES DES J.O DE TOKYO
La sélection olympique haïtienne a été éliminée lors de la dernière phase des éliminatoires de la zone Concacaf des Jeux olympiques de Tokyo 2021 qui se sont déroulés du 16 au 25 mars dernier. Quels enseignements peut-on tirer du parcours des jeunes grenadiers ? Que peut-on retenir ?
Les jeunes Grenadiers sont sortis par la petite porte en remportant un point sur 9 possibles dans un groupe composé d’adversaires à sa portée. De cette déconvenue, plusieurs faits majeurs peuvent être soulignés.
LES POINTS NEGATIFS
1) La planification du voyage
C’est l’un des éléments majeurs et qui a eu des conséquences non négligeables sur les résultats de la sélection. Entre déplacements tardifs des joueurs, itinéraires compliqués et retards pour effectuer à temps les tests de covid-19, le menu était chargé et le fiasco évident. Cela a impacté négativement sur la sélection qui a dû jouer une partie du match contre le Honduras à 10 et sans un véritable gardien de but. Ce qui a fait de la sélection nationale la risée du monde et de certains médias internationaux.
Une planification qui laissait à désirer qu’il faudra à l’avenir corriger et mieux contrôler afin d’éviter un remake de ce fiasco.
2) La liste des joueurs
Voici un autre sujet épineux qui a fait les remous de l’actualité. En effet, si certains joueurs convoqués sont connus du public, d’autres étaient de parfaits inconnus que le sélectionneur dit ” n’avoir jamais vu à l’oeuvre auparavant”. Une déclaration grave venant d’un sélectionneur qui était censé responsable de la composition de la liste. Ainsi, l’on peut aisément croire que des volontés extérieures imposeraient leur choix dans la sélection. Le cas de Karl Andy Bell semble être révélateur de cet état de fait.
De plus, l’entraîneur Wébens Précimé, dit Itala, a encore mis à nu ses faiblesses ou celles de son staff en faisant des déclarations des plus irresponsables pour se décharger de la responsabilité d’avoir pris un joueur peu performant en accusant des médias en ligne de l’avoir trompé. Un sélectionneur doit-il se fier à des supervisions ou suivre ce qui se dit dans les médias ? Encore un fiasco médiatique du responsable de l’équipe nationale.
3) Une attaque en manque de réussite et une défense fébrile
Outre l’aspect organisationnel, la sélection olympique a montré des limites techniques et tactiques flagrantes dans le jeu. Avec cinq buts encaissés en trois matchs malgré un Allan Jérôme irréprochable dans les buts, la défense haïtienne était aux abois et a montré des lacunes défensives criantes impardonnables dans les compétitions internationales. Mal placée et naïve sur plusieurs actions, la défense aurait pu prendre l’eau dans les trois matchs si le portier ne faisait pas bonne garde.
Le secteur offensif n’était pas plus performant. Avec un seul petit but inscrit par Roberto Badio Louima et une pléiade d’occasions manquées, il a brillé par son inefficacité et son manque de réalisme. Et Peterson Joseph, l’homme fort du Tempête FC de Saint-Marc est un exemple flagrant de par son match contre le Canada.
LES POINTS POSITIFS
1) Le moral de l’équipe
En dépit des problèmes rencontrés lors du premier match de la compétition et de la lourde défaite subie (0-3), les jeunes Grenadiers ont fait preuve de caractère et un moral à toute épreuve. Leur “grinta”, leur rage de vaincre sur le terrain leur ont permis de tenir tête au Canada, l’une des meilleures équipes du groupe et de la zone, en arrachant un match nul mérité. Cette mentalité de guerriers a surpris nombre d’observateurs qui s’attendaient à voir une équipe complètement abattue et morte dans l’âme. Une attitude qu’ils ont démontré ensuite lors du troisième match bien que défaits (1-2) par le Salvador.
Ainsi, ils ont montré qu’avec une meilleure préparation et une meilleure planification, ils pourraient offrir de meilleures prestations et pourquoi pas glaner l’un des deux billets qualificatifs.
Bref, la participation de la sélection olympique à la dernière phase des éliminatoires des JO de Tokyo 2021 met à nu l’immense chantier qui attend les responsables de la FHF en ce qui a trait à la planification et à la gestion de la sélection, et met aussi en lumière les multiples talents et les ressources dont dispose le pays et qui méritent d’être encadrés.
Donc, au delà de la défaite, il serait important d’apprendre des erreurs pour mieux se préparer, rebondir et crier alaso ! Pour de vrai.
DOMOND WILLINGTON / FOOTKOLE