MONDIAL U20(F) – FRANCE 2018 : HAÏTI, LES YEUX GRANDS COMME LE MONDE
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MONDIAL U20(F) – FRANCE 2018 : HAÏTI, LES YEUX GRANDS COMME LE MONDE

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À quelques jours du Mondial U20 en Bretagne, nous sommes allés à la rencontre de la sélection haïtienne qui va prendre part à la première Coupe du Monde féminine de son histoire toutes catégories confondues. Une première et un costume de petit poucet pour une équipe aussi attachante que singulière. Découverte.

Les Grenadières se préparent actuellement à Ploufragan, en Bretagne, dans un centre régulièrement utilisé par les sélections tricolores pour leurs stages de préparation. Les couleurs de la fédération haïtienne ont d’ailleurs été érigées à l’entrée du site en signe de bienvenue pour le groupe venu des Antilles.

UNE PAGE D’HISTOIRE DU FOOTBALL HAÏTIEN

Dans l’histoire du pays, c’est la troisième participation d’une équipe haïtienne à une Coupe du Monde après celle des garçons en 1974 en Allemagne, et des U17 masculins en 2007. Dans le football féminin, aucune équipe originaire des Antilles n’était parvenue à se qualifier pour un Mondial. Seule Trinidad-et-Tobago y avait pris part en U17, mais en organisant la compétition en 2010.

Ce n’est donc pas un mince exploit pour Haïti, un pays de la Caraïbe, évoqué principalement au gré des catastrophes naturelles qui touchent le pays et des crises humanitaires qu’elles provoquent. En 15 ans, Haïti a connu plusieurs tragédies de grande ampleur dont le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui avait notamment durement touché la capitale Port-au-Prince et provoqué plusieurs centaines de milliers de victimes.

Dans cette catastrophe, le football du pays avait aussi payé son tribut, avec parmi les victimes la mort de Jean Yves Labaze, en charge du football féminin, et notamment sélectionneur des U17. Le siège de la fédération avait également été détruit dans le séisme. Le football comme le reste du pays avait dû alors panser des plaies qui pour certaines ne sont toujours pas refermées.

LA CROIX-DES-BOUQUETS COMME POINT DE DÉPART

Cet événement tragique a également servi d’électrochoc, comme nous l’expliquait Yves Jean-Bart, le président de la FHF, présent en France pour encadrer et suivre l’équipe U20. Il s’agissait à l’époque de « profiter de la vague de sympathie » et de « transformer ce malheur » en quelque chose de « positif ».

Pour le football haïtien, le travail s’est concentré sur la reconstruction et le développement du Centre FIFA Goal de Croix-des-Bouquets, situé à une dizaine de kilomètres de la capitale. Ici, va être construit le nouveau siège de la fédération, des nouveaux bâtiments, et un nouveau terrain artificiel. Il s’agissait également d’ouvrir une école, dans l’optique de développer la formation des jeunes au sein du centre. Un projet réalisé en 2012, avec le concours d’une télévision allemande (Sat.1), qui avait organisé un match caritatif suite au séisme, et de la FIFA.

Aujourd’hui, ce centre accueille plusieurs centaines de jeunes (filles et garçons), et a servi de matrice pour l’émergence des joueuses qui sont allées chercher cette qualification en Coupe du Monde U20.

Les jeunes prises en charge à Croix-des-Bouquets vivent dans le centre, et ne reviennent dans leur famille que l’été, ou via des visites ponctuelles. Une prise en charge complète même avec des moyens modestes, condition sine qua none dans un pays où la grande pauvreté de nombreuses familles est un frein pour celles qui veulent s’engager dans le football.

L’EXEMPLE DE LA CAPITAINE

Avant de rejoindre Montpellier, Nérilia Mondésir faisait par exemple partie du petit monde de la Croix-des-Bouquets. Son départ avait d’ailleurs donné lieu à une émouvante vidéo où on la voyait accompagnée de toutes ses coéquipières à la sortie du centre.

A l’instar de la capitaine des U20 haïtiennes, partir, représente pour beaucoup de joueuses, la prochaine étape, avec pourquoi pas la Coupe du Monde de cet été comme tremplin. Le président de la fédération haïtienne le dit d’ailleurs sans détour : « Partir » est presque « obligatoire pour progresser ». Si aujourd’hui, les yeux se tournent vers la France, où plusieurs joueuses dans le sillage de « Nérigol » cherche à rallier l’Hexagone, c’est d’abord vers les États-Unis que les espoirs s’étaient fondés.

Entre 2012 et 2017, c’était Shek Borkowski qui dirigeait la sélection haïtienne. En parallèle, le sélectionneur polonais coachait également le FC Indiana aux États-Unis, incorporant de nombreuses internationales haïtiennes au sein de son équipe pour des périodes de quelques mois par an.

Portée à bout de bras par Borkowski, l’initiative a tenu quelques temps, avant de tourner court sous le poids combiné des problèmes d’argent, de visas, d’adaptation au système scolaire américain, ou encore la barrière de la langue.

 

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