ANALYSE : LA OÙ L’ON ATTEND LE CARTEL ” EN ROUTE VERS EXCELLENCE “
Le dimanche 2 février dernier, le Dr Yves Jean-Bart, président en fonction depuis une vingtaine d’années, a été plébiscité par les vingt (20) délégués de clubs, et du coup, reconduit à la tête de la Fédération haïtienne de football. En effet, le tout-puissant Dadou trônera pour quatre (4) ans de plus sur le fauteuil doux et doré de la FHF. Par ailleurs, les défis, qui l’attendent, sont de tailles. Dans l’impasse du foot, il y a un endroit où l’on attend le cartel « En route vers l’Excellence ».
Le foot, sport planétaire, attise la grande passion. Partout la folie, les fans s’expriment, se déambulent et les paris y prennent part. Et derrière tout cela cache des enjeux économiques assez importants. Tout bien considéré, cette dernière décennie, les ambassadeurs du foot féminin et masculin projettent Haïti vers le haut. Cette constance nous donne un regain de fierté et visibilité, en témoigne, les revues de presse internationale. Bien qu’en étant instable, on a connu des moments de gloire et tout aussi des déceptions. Cependant, cette visibilité de nos Grenadiers, de différentes catégories confondues (foot féminin et masculin), cache un malaise profond et réel. Plus de 20 ans, à la tête de la fédération, ancien rédacteur du quotidien Le Nouvelliste dans les années 1970, de la période des dictatures et DG de Radio-Télé Galaxie, semble diriger la FHF avec une main de fer. Son comportement de despote met dans l’ombre les autres membres du comité exécutif. Ces derniers sont complètement éclipsés par le président qui domine les différents postes de la FHF. Cela n’est pas sans retombés sur les différents partenaires qui accompagnent la FHF.
La FHF et les sponsors, toujours des mariages mort-nés
Depuis les quinze dernières années, sous l’administration du Dr Yves Jean-Bart, le foot haïtien a pu collaborer avec de grosses multinationales. Pour les dernières en date, nous retenons la Digicel, Bongu (Bongòl), Natcom, Unibank. Ces institutions font de passages éclaires et elles ont pu apporter des supports bon gré mal gré à la FHF. Cependant, à l’évidence, nous constatons les ruptures sont toujours brutales et les causes ne sont pas dévoilées. Quid de ces ruptures ? Mauvaises gestions des fonds, doute sur l’utilisation des fonds alloués, boycottage et/ou complot contre la FHF ?
Quand même et malgré des situations tumultueuses, il faut se rendre à l’évidence que nos différentes sélections sont toujours en activités. Depuis la dernière levée de fond par une commission ad hoc, la FHF confronte moins de souci de l’oseille pour la préparation des différentes sélections. Et c’est tout de même de bonne note !
Qu’attendons-nous du cartel “En route vers l’Excellence ?
Le dispositif mis en place pour le déroulement du foot local présente, sans l’ombre d’un doute, des lacunes chroniques. Ça va de soi, car l’institution, qui administre nos différents championnats, en est une preuve tangible elle-même. La première chose, pour ce cartel, il devrait avoir une révolution par le bas. Et nous tenons, dans ce cadre, à faire la part du jeu en anticipant aux facteurs qui pourraient aider le foot local. En effet, il faut que le cartel “En route vers l’Excellence :
– Crée un climat de confiance afin de faciliter de réinvestissements dans le sport local ;
– Tende la main au secteur privé pour qu’il vienne à la rescousse de nos club ;
– Renforce l’institution responsable de l’organisation du Championnat national de D1, D2 et le foot féminin ;
– Redistribue à part relativement égale les ressources et les moyens pour les différents championnats qui jouent sur le territoire national ;
– Réactive des projets comme « opération 2006 » pour dénicher nos meilleurs jeunes talents travers le pays.
Malgré les mécontentements à l’égard des membres de la FHF, il est évident qu’aucun individu ou groupe n’ose proposer une alternative viable pour barrer la route au comité actuel. Le septuagénaire, à la tête de cet empire depuis vingt (20) ans, est connu tout de même pour sa capacité à négocier. Et il est aussi dans les rouages de la Fédération internationale de football association (FIFA). De ce fait, il pourrait être un puzzle important dans le réseau.
Jean-Carlot Milien / FOOTKOLE