FOOTBALL–CHFP : TOP 5 DES TABOUS DU FOOTBALL HAÏTIEN
Bien qu’il soit le sport le plus populaire sur la planète, le football, partout dans le monde, a ses petits secrets. En Haïti, certains faits ou sujets restent tabous en dépit de leur pratique récurrente. Les équipes, les dirigeants et les joueurs eux-mêmes, ont parfois leurs petits secrets bien gardés et n’osent en parler publiquement. Footkole vous présente à ce sujet le top 5 des secrets bien gardés dans le milieu du football haïtien.
1- L’ÂGE DES JOUEURS
Toucher la question de l’âge exact de la majorité des joueurs évoluant dans le championnat haïtien de football professionnel reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore, car leurs âges changent souvent au gré des circonstances et non selon le cycle calendaire normal. Le joueur peut bien avoir 25 ans aujourd’hui et en avoir 17 en prélude d’une possible convocation en sélection nationale ou d’un contrat dans un club plus prestigieux. Nombre sont les joueurs qui falsifient leurs noms et actes de naissances avec la complicité des dirigeants de club et de la sélection. Mais peu ose en parler ouvertement, soit pour ne pas ruiner la carrière du joueur ou pour se protéger tout simplement dans un pays aussi en proie à l’insécurité. D’ailleurs, ” moun pa dwe konn laj ou”, dit un adage du terroir.
2- LE SALAIRE DES JOUEURS
Comme dans tous les championnats reconnus par la FIFA, les transferts de joueurs d’une équipe à l’autre sont pléthores et relèvent de la normalité. Cependant, le football haïtien a ses particularités en la matière. Il est presqu’impossible de savoir les détails financiers du contrat passé entre le joueur et le club qui va l’accueillir si l’on n’est pas dans l’entourage immédiat du joueur. Le salaire du joueur n’est jamais révélé ni même le montant de la transaction réalisée entre les deux clubs eux-mêmes.
Ce secret bien gardé autour des salaires est un fait qui semble lié non pas uniquement au championnat haïtien, mais aux footballeurs haïtiens eux-mêmes, car rares sont les joueurs expatriés qui ont voulu révéler le montant exact de leur salaire. Vous pouvez avoir toutes les stats possibles, mais le montant du salaire sera toujours bien gardé.
3- LA MAGIE
Il est indéniable que l’Haïtien est religieux et croit à la magie quelque soit sa confession religieuse et explique nombre d’évènements de son quotidien à travers le prisme de la magie. Dans le football haïtien, le recours aux pratiques magiques pour gagner des matchs est récurrent. Si presque toutes les équipes en usent, ce fait n’est jamais assumé publiquement par les dirigeants ou les joueurs de football. Et pourtant, presque chaque équipe a son magicien (Hougans, pasteurs, franc- maçons, etc..). Car un match important ne se joue pas avec ” dlo ak sel” , affirme plus d’un. Il n’y a qu’à voir les rituels effectués par certaines équipes lors de l’entrée dans certains stades ou encore les objets portés par des joueurs et des dirigeants de football.
L’une des anecdotes de ces dernières années a été le port d’un “hareng grillé” sous le sous-vêtement d’un gardien de but notoire du championnat national lors d’un match de football. Ce fait constaté par des journalistes sur place après l’évanouissement du joueur n’a jamais voulu être commenté par ce dernier. Que fait un hareng sous les sous-vêtements d’un joueur ? Mystère entier. Plus récemment, Guerry Romondt, gardien de l’Arcahaie FC a été mystérieusement brûlé avant la finale des play-offs. Si la version officielle du club le justifiait par un accident domestique, le portier lui-même se dit victime d’une “expédition” envoyée par ses ennemis. D’autres bruits de couloirs disent que l’accident aurait été enregistré lors d’une cérémonie magique organisée par la formation archeloise en prélude de la finale des play-offs contre le Violette. Le mystère restera donc entier, mais il n’en demeure pas moins que le football haïtien se joue avec ses règles dont le recours à la magie bien que non assumé officiellement.
4- LES FRAIS DES ARBITRES
C’est l’une des choses dont on parle peu dans la presse sportive haïtienne. Sur tous les terrains et victimes de toutes formes d’exactions et de violences, les arbitres reçoivent leur frais de la FHF. Cependant, les montants alloués aux arbitres filtrent rarement. L’une des causes qui pourraient l’expliquer serait une certaine gêne de le dévoiler en raison de son caractère insignifiant. Il n’est nullement besoin d’être expert en économie pour comprendre que le salaire est dérisoire. Pour se déplacer, les arbitres font de l’auto-stop dans…..les bus des équipes dont ils vont officier le match! Ils n’ont souvent pas les moyens de se payer les frais de déplacement.
La question des frais des arbitres est un sujet quasiment tabou dans le milieu du football haïtien.
5- LES COÛTS DES CARTONS
Qui sait les montants payés par les équipes pour les cartons reçus ? S’il existe certainement une réglementation à ce sujet, le sujet n’est pas souvent évoqué dans la presse et un certain mystère entoure donc ce fait banal. Les équipes sont sanctionnées à longueur de journée et les cartons jaunes ou rouges sont distribués à chaque journée de championnat, mais le montant payé par les équipes n’ont jamais été révélés.
Tels sont les cinq faits tabous ou gardés secrets dans le milieu du football haïtien.
DOMOND WILLINGTON / FOOTKOLE