FOOTBALL MASCULIN – ANALYSE : NOS JOUEURS SERAIENT-ILS SURCOTÉS ?
Depuis les années 2000, on assiste à un nouveau vent d’exportation de nos footballeurs vers des championnats étrangers. Cependant, force est de constater que ces demandes ne proviennent ni de championnats ni de clubs de haut niveau international. D’où surgit une question : nos joueurs seraient-ils surcotés par les observateurs haïtiens ?
Il va de soi que nombreux sont des joueurs évoluant dans le championnat national de football professionnel qui sont adulés par les fans et bien d’observateurs avisés. Ces derniers voient en eux des talents purs ou des joueurs dotés de technique hors norme. Dans ce petit jeu, Herold Junior Charles, Babalito, Jeff Louis, Wilde Donald Guerrier, entre autres, sont dans la liste grandissante de joueurs haïtiens expatriés dotés d’un grand talent, dit-on.
Cependant, si beaucoup plus de footballeurs haïtiens s’expatrient, la grande majorité ou presque tous évoluent, soit dans des championnats de seconde ou troisième zone ou encore dans des clubs de division inférieure. Ceux qui sont dans les championnats importants évoluent tout simplement au sein des équipes jouant la deuxième partie de tableau voire le maintien.
De plus, même au sein de ces clubs des grands championnats, soit ils ne jouent pas un rôle de premier rang, soit ils passent leur temps sur le banc. Un temps de jeu famélique, pas de réelle importance au sein de leurs clubs. Ce sont-là, en fait, les points communs qui relient nos expatriés.
Les dernières exceptions en date sont peut-être Jean Jacques Pierre et Wilde Donald Guerrier. Le premier s’imposa au Peñarol de Montevideo et eut même remporté le prix de révélation du championnat avant d’aller s’imposer au FC Nantes (France). Au sein du club de l’hexagone, il avait porté le brassard de capitaine. Quant à Donald Guerrier, il s’est imposé au Wisla Cracovie (Pologne) et au Qarabag (Azerbaïdjan), certes des clubs de peu d’envergure sur le plan européen, mais il s’est quand même tiré son épingle du jeu.
Le constat est clair : nos joueurs s’expatrient dans des « petits » championnats et ne jouent pas un très grand rôle dans les clubs moyens. L’USL, la MLS, la Liga Dominicana, le championnat indien sont les principaux points de chute de nos joueurs, dit-on, talentueux.
Pourquoi ne sont-ils pas courtisés par les grands clubs comme les joueurs africains par exemple ? Seraient-ils surcotés ?
S’ils le sont réellement, ne devrions-nous pas remettre en cause le niveau de notre « championnat, dit professionnel » et/ou de nos joueurs tout simplement ? Si oui, la faute à qui ou à quoi ? Si non, quelles sont les raisons de cette faible ou même inexistante demande des grands clubs pour les joueurs haïtiens ?
Les questions restent pendantes…mais suivez mon regard…!
DOMOND WILLINGTON / FOOTKOLE