FOOTBALL MASCULIN – ANALYSE: QUAND L’ESPRIT DU JEU TUE LE JEU
Le football en tant que sport d’équipe nécessite la mise en place d’une certaine organisation tactique capable d’assurer l’équilibre de l’équipe, mais aussi d’atteindre le but ultime du jeu qui n’est autre que la victoire. Aussi, le football est avant tout un projet de jeu, une idée que l’entraîneur tente de matérialiser via les joueurs qu’il a à sa disposition. C’est pourquoi, on assiste à une évolution constante des schémas de jeu, des manières de jouer ou de gagner, d’où l’opposition entre ceux qui ne visent que la victoire et ceux qui s’intéressent non seulement aux résultats mais aussi à la manière.
Cependant, le football haïtien, nonobstant les problèmes structurels qui l’entourent, est victime de la mentalité des entraîneurs qui aspirent non pas à jouer pour gagner, mais à tuer le jeu pour sauver des points, et ce, à qui mieux mieux. Il s’ensuit donc un football d’une qualité frôlant la médiocrité absolue. Aussi, la manière de comprendre le jeu par les acteurs tue le jeu lui-même.
Force est de constater que l’absence de culture de la gagne chez nos entraîneurs agit sur les joueurs qui trichent à chaque match soit pour gagner un point ou pour gagner par un but à 0. On dirait une bande de peureux qui ne vise qu’à marquer un but et tuer le jeu ! Combien de matches avec des scores de (4-0 ou 5-1) qu’on a déjà enregistré par journée de championnat ? Il suffit de regarder le nombre de simulations pendant un match de football en première division pour se rendre compte du niveau de médiocrité du championnat.
Les équipes ont plus peur de perdre que d’avoir envie de gagner.
Par exemple, à chaque match, on voit des joueurs s’allonger par terre pour gagner du temps dès que son équipe ait l’avantage au score (même en première période !), ou encore des entraîneurs adopter des tactiques défensives même en jouant contre le dernier du championnat. Cela se reflète dans les championnats internationaux ? Il ne reste qu’à regarder les résultats des clubs haïtiens en ligue des champions de la CONCACAF ces dernières années !
Là où l’on verrait d’un très mauvais œil le FC Barcelone se déplacer sur le terrain de Huesca pour sauver un point. En Haïti, il est de la plus grande normalité que l’ASC championne en titre du championnat aille sauver un point chez le nouveau promu. Bref, il n’y a pas d’écart de niveau entre les équipes dans le championnat haïtien. Suivez mon regard !
Une équipe peut être beaucoup plus riche qu’une autre ou avoir plus de bons joueurs, mais sur le terrain, ces équipes-là ont presque le même niveau. Et ceci est dû en partie au fait que la très grande majorité des entraîneurs, pour ne pas dire tous, a la même peur de perdre et la même envie de tricher à chaque match pour sauver le nul à l’extérieur. Il n’y a donc pratiquement pas d’idées de jeu définis ni de mentalité de gagnant chez nos entraîneurs.
Ainsi, le jeu perd de son essence et le spectacle est terni à cause de cet esprit de petite équipe qu’on retrouve même chez les soi-disant “grandes équipes du championnat” dont il ne reste que le nom. Car, une grande équipe est celle qui veut toujours gagner dans les règles et qui inspire le respect.
Allez demander à l’AS Sud-est si elle respecte le Racing Club Haïtien ! C’est un constat qu’en Haïti, l’esprit du jeu ne fait que tuer le jeu. Hélas !
DOMOND WILLINGTON / FOOTKOLE
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