FOOTBALL – ANALYSE : AVEC L’ARRÊT DU CHFP, LES CLUBS SE SOUCIENT-ILS DE LEURS JOUEURS ?
Arrêté depuis le 31 mai 2021, le Championnat Haïtien de Football Professionnel (CHFP) n’a jamais repris ses droits. Pour cela, les joueurs se trouvent entre l’enclume et le marteau. Les clubs s’en soucient-ils à cet effet ? Un fait est certain, entre l’insécurité généralisée et l’absence du CHFP, les joueurs sont aux abois.
Plus d’une année depuis que le football national s’est arrêté. Beaucoup de dirigeants affichent leurs frustrations et leurs mécontentements. Les différents clubs du terroir n’ont aucun contrôle concernant les activités de leurs joueurs respectifs. Hormis ceux du Violette Athletic Club (VAC), qui se préparent à disputer la Ligue des Champions de la CONCACAF. Ce qui nous rend sceptique sur la situation économique des autres joueurs évoluant aux autres clubs.
Un arrêt total! Un silence total de la part des instances concernées en vue d’une éventuelle reprise.Les clubs en ce sens, respectent-ils le contrat des joueurs ? Ces derniers sont-ils au chômage partiel, en congé ou en mode lock-out ? Car la loi haïtienne régit sur l’application du lock-out selon les dispositions du code du travail en son chapitre II.
Ces joueurs sont de statuts professionnels selon les vœux des réglements du CHFP et selon les règles édictées par la FIFA sur les statuts des joueurs. De là étant, ils exercent un métier rentable. Ce qui est contraire pour les amateuristes. Avec l’arrêt dudit championnat, les pratiquants sont au chômage.D’autres ont dû quitter le pays à la recherche d’un mieux être. Parce qu’à priori, l’aspect financier du footballeur haïtien est souvent négligé. En tant que salariés, leurs pittances reçues ne pouvaient répondre à leurs besoins et ceux de leurs familles. Pas besoin d’y penser maintenant.Car il n’y a plus de ballon sur les différents tapis verts de nos parcs.
Par ailleurs, FOOTKOLE a appris que certains joueurs se sont rendus en Turquie. Ce, dans l’optique de fuir la situation combien difficile du pays sur le plan sécuritaire. Précisément, Stravensky Dupiton, joueur du Baltimore SC de Saint-Marc qui, avant de laisser le pays, avait lancé un appel aux dirigeants haïtiens. De quoi leur dire qu’ils se retrouvent en situation illégale voulue par les autorités turques. Accompagné de l’un des portiers dudit club, les protagonistes sont dans leurs trous afin d’éviter une quelconque arrestation à cet effet. Car ce sont les investisseurs étrangers et les étudiants qui ont bénéficié d’un statut légal accordé par l’empire ottoman.
Outre ces deux là, un ancien joueur de la même équipe a subi des sorts plus graves. Arrêté et libéré depuis le 30 janvier dernier, l’ex joueur saint-marcois a passé huit jours sous les verrous. Ainsi, un ultimatum lui a été lancé afin de laisser la terre turque dans un délai de 15 jours.Dupiton, de son côté, rapportait qu’il gagnait plus en jouant au football en Haïti par rapport à son misérable salaire perçu dans les usines en Turquie.
Les amants du ballon rond souffrent de cet arrêt du CHFP. Entre passions et attractions, le football national est ludique pour éviter les pratiques délétères. Un passe-temps pour les enfants rêvant de porter les couleurs de nos différentes sélections nationales. Une possibilité pour les plus jeunes de briguer un contrat international. Les dirigeants s’en plaignent. Les joueurs ,pendant ce temps, fuient le pays. La misère s’installe dans leur vie familiale. De quoi questionner leurs statuts réels en tant que professionnels. Arrêté jusqu’à nouvel ordre, á quand un retour du championnat national haïtien?
Peterson Pierre-Louis / FOOTKOLE