VALENCIA- CAVALY, UN DERBY INACHEVÉ DANS UN PARC INACHEVÉ
Dans l’attente depuis plus de six ans, le parc Gérard Christophe a accueilli, le dimanche 22 avril 2018, le derby de la cité Anacaona entre l’Aigle vert du Valencia et le Cheval rouge du Cavaly. La rencontre s’est interrompue dans les minutes additionnelles alors que le Cavaly s’assurait de la victoire (3-0).
Si du coté d’organisation ce n’était pas trop correcte, mais le parc Gérard Christophe, un peu innové et pris d’assaut par un public surchauffé pour créer le spectacle, avait répondu à la cause des deux clubs léogânais.
En effet, vu l’ambiance qui régnait au parc, personne n’aurait pu imaginer une scène de violence dans cette rencontre.
Sur le terrain, par contre, c’est l’équipe receveuse (Valencia FC) qui a donné le coup d’envoi de la première periode. Toutefois, c’est la formation visiteuse qui a créé la première action dangereuse du match. Après un bon centre de Dutherson Clerveaux à la dixième (10ème) minute, le coup de tête de Ricardo Philibert est passé malheureusement à côté.
Les vert et blanc allaient réagir deux (2) minutes plus tard sur deux actions consécutives. D’abord sur une frappe du gauche trop croisé de Valdo Chery. Ensuite, à la réception d’une passe dans l’axe du terrain, Samuel Desroches a décroché une frappe, tout le banc de touche ainsi que les fans du Valencia ont levé pour célébrer le but, mais le ballon est passé dans les petits filets avant de se retrouver au fond.
Et c’est à partir de cette action, on commençait à voir la tournure de la rencontre. Le Cavaly pourrait faire une seule bouchée du Valencia si ce n’était pas la présence de son portier (Johnson Jean Jacques) qui a réalisé une performance à nulle autre pareille.
En fait, 27ème minute, sur un corner bien exécuté par Ricardo Philibert, boxé par le dernier rempart du Valencia, dans la foulée, Wilguens St Fort a trouvé le cuir pour décrocher un tir qui est allé au-dessus de la barre transversale.
40ème minute, le cheval rouge pourrait obtenir un penalty, mais l’arbitre central de la rencontre (Patrick Sénécharles) a décidé autrement. Pourtant, l’action a été claire et nette, le défenseur du Valencia a tiré le maillot de Ricardo Philibert dans la surface de réparation. Deux (2) minutes après, Ricardo Philibert a repris de la tête un coup franc bien travaillé par Maddy Adder, le portier du Valencia (Johnson Jean Jacques) était présent pour repousser en corner ce coup de tête sublime.
Opérés désormais par des contres, les aigles verts ont failli ouvrir la marque par Samuel Desroches si ce n’était la claquette imparable du gardien du cheval rouge pour repousser le ballon à la 42ème minute de jeu.
44ème minute, le gardien du Valencia nous a montré toute sa classe pour retirer premièrement la frappe de Ricardo Philibert, puis le rebond de Lems Lanéus qu’il l’a détourné en corner.
Malheureusement sur le corner, une minute plus tard, Ricardo Philibert lui a laissé sans réaction, après une belle reprise du droit terminée au fond des filets (0-1). La première période s’est soldée sur ce score (0-1) en faveur du cheval rouge (Cavaly AS).
13 minutes après l’entame de la seconde période, l’arbitre central de la rencontre (Patrick Sénécharles) a octroyé un penalty inexistant au Cavaly, le gardien du Valencia (Johnson Jean Jacques) est sorti de sa surface pour dégager le ballon, rusé qu’il est, Amy André a joué sous la vigilance de l’arbitre en se jetant dans les 16 mètres. Tout à coup, le public a envahi la pelouse du parc Gérard Christophe et agressé physiquement l’arbitre central. Un penalty transformé par Lems Lanéus à la 66ème minute de jeu (0-2).
Dans les minutes additionnelles, soit 90+1, Jeff Fondala, entré en cours de jeu, a offert sur un plateau en or une passe pour Amy André qui a bien contrôlé son ballon avant d’enchaîner avec un tir du droit pour le troisième but du Cavaly (0-3).
Après ce troisième but, les fans du Valencia, en colère, ont encore foulé le rectangle vert du parc Gérard Christophe et ont agressé l’arbitre pour la deuxième fois. Tout compte fait, le match a été discontinué et, la police nationale, présente là-bas, a accompagné les officiels dans les tribunes.
Est-ce qu’on pourrait toujours accepter ce genre de comportement dans le championnat national qui dit être professionnel? Les arbitres, pourront-ils toujours espérer se déplacer sans crainte pour officier dans une rencontre? Il incombe aux différentes commissions de répondre à ces questions et de prendre une décision pouvant combler l’attente des mordus du football.
Marc Gorvens/FOOTKOLE